Réflexion sur le smartphone

Un recul sur cet objet

Les téléphones intelligents sont omniprésents, 5,19 milliards d'appareils dans le monde en 2020.

Évolution de objets connectés

À tel point que certains modèles économiques se basent sur son utilisation exclusive.

On parle de service tel que tiktok, instagram qui ne font aucun effort sur grand écran - essayez d'ajouter un contenu sur instagram depuis votre ordinateur, c'est faisable mais pas évident -, on parle de collection de mode instagrammable, de plus en plus de vidéos en portrait sur youtube et ses bandes noires ne gênent même plus 🤦, de services administratifs accessibles uniquement sur mobile…

Avant qu'ils aient autant de succès et à l'heure des premiers PDA que j'avais entre les mains, ce gadget m'amusait beaucoup. Pour moi il était évident que ce petit objet aller devenir la télécommande universelle et même un centre domotique permettant ainsi de se passer de multiples télécommandes.

J'aurai parié également un peu plus tard, que la réalité augmentée allait trouver une place dans les usages, en particulier dans l'orientation, tellement pratique. Mais un peu comme les voitures volantes de retour vers le futur II toujours absente de nos paysages, les choix industriels et les modes ont choisi une autre direction.

Les smartphones sont devenus des briques imposantes, certains ont abandonné de le mettre dans leurs poches et pour cause, la taille des écrans de plus en plus grands, rendant l'objet de moins en moins ergonomique. Rendons nous compte qu'on nous vend en bonne partie des écrans avant de s'intéresser aux mains qui vont les tenir.

En 2017, les consommateurs ont dépensé 3,4 milliards de dollars pour remplacer leurs écrans brisés. Et pourtant, selon une étude de SquareTrade, 65% des utilisateurs ne réparent pas les écrans fissurés, 38% les écrans complètement brisés.

phonandroid.com

Et passons les configurations sous le capot rivalisant avec des laptops 10 ans en arrière, nous avons des machines puissantes pour une utilisation généralement de pure consommation de contenus. Il est possible de produire, travailler sur smartphone, du tableur aux mixage façon DJ, mais nous savons bien que ce n'est pas adapté.

Le marché des applications

Côté applications, on ne pas dire que le modèle open source se soit imposé, hormis cette nouvelle notion de store qui est arrivé avec les iPhones, bien connu des utilisateurs de linux, sauf que ça s'appelle des dépôts puisque tous les programmes sont gratuits. Je trouve utile est sécurisant d'avoir un point central pour obtenir de nouveaux logiciels à installer sur mes appareils, mais quand ils s'appellent magasin et que pour certains l'enregistrement d'une carte bancaire est obligatoire on saisit bien la démarche 🤑

Côté technique, les technologies web suffisent à bien des services proposés sur mobile, rendant inutile un développement spécifique pour chaque famille d'appareils.

Les chiffres globaux du marché mobile en 2021. © App Annie

Mais pour beaucoup d'acteurs du numérique ou voulant ajouter ce canal, la présence sur les stores semble être un gage d'innovation, alors ils engagent des coûts pour leur image de marque.

Pourtant, comparons une application simple comme celle de twitter, en version web (simple visite du site depuis un mobile) et en version native (comprenez l’application téléchargée sur le store). Et bien dans cette situation pas évident de trouver l’intérêt du natif, visiter le site web, suffira largement pour consulter le service, et c’est le cas pour bien d’autres. Regardez vos applications, la majorité sont présentées sous forme de listes, rien de très affolant pour un navigateur web, même dans un smartphone.

De plus les applications dites natives dépendent de bibliothèques techniques fournit par les propriétaires des OS, sont à mettre à jour, à remanier… autant de situations qu'on ne controle pas forcément côté développeur pour éviter l'obsolescence des appareils.

J'aime les technologies web car elles sont ouvertes et la promesse initiale me semble être le partage avec le maximum de personne et pas en fonction du matériel que nous avons entre les mains.

Peut-être pensez-vous que je brosse un tableau assez négatif sur le sujet, alors j'aimerai parler des appareils photos intégrés à nos bouzins, car c'est justement mon point positif. Le confort que je constate à cette évolution c'est la capture de souvenir disponible directement depuis sa poche pour ceux qui arrivent à l'enfiler dedans (ou qui arrivent à s'accroupir une fois que c'est fait). Photos, vidéos, montages vidéos, stabilisation sur les photos comme les vidéos, certains court-métrages ont été réalisés grâce entre autre à ces petits appareils. C'est une chance dans notre époque d'avoir démocratisé une pratique qui était si coûteuse par le passé…

Mais je dois ajouter une nuance tout de même, qui casse la tête à bien des personnes, c'est le stockage.
Je ne sais pas vous mais moi, ni j'anticipe ce sujet ni je n'ai trouvé de solution qui ne me demande trop de travail et de préoccupation. Visualisons une situation, on reçoit notre nouveau bolide flambant neuf, comme tout le monde, on ne va pas s'embêter à lire son manuel (d'ailleurs je ne sais même où il est), j'ai simplement hâte de m'en servir. Je prends des photos précieuses, je capture des moments chers à mon cœur avec mes proches… et un jour c'est le drame ! Plus d'espace dans ce nuage dont j'ignorai presque l'existence.
Bon la solution la plus simple c'est de lâcher près de 1€ / mois alors pas de panique, mais est ce que c'était prévu ?

Élément perturbateur

Il y a 3 ans j'ai fait tombé plusieurs fois mon iPhone, à force l'écran me griffait les doigts. Ayant une petite conscience écologique et donc économique j'ai entrepris de changer l'écran, chose que j'avais déjà faite par le passé, pas de stress. Je commande les outils et l'écran sur l'excellent site iFixit. Je suis leur pas à pas toujours aussi bien fait mais avec une petite goutte sur front faut pas déconner ! Tout va bien, je n'ai pas fait de bêtise, le téléphone s'allume et le bouton central fonctionne, victoire !?

Mais là, tristesse. Une sombre histoire d'activation logiciel m'empêche d'utiliser à nouveau le téléphone. Je vous épargne les dialogues avec le support qui ne m'a pas fait avancer.

Tant pis la décision est prise je change de téléphone, mais Apple m'a bien fâché sur ce coup.

J'ai revendu l'iPhone sur backmarket pour quelques dizaines d'euros (je l'avais acheté autour des 150 € reconditionné sur le même site) et surtout, je décide d'essayer la marque Fairphone.

Fairphone

Avec Fairphone vous n'aurez pas le téléphone le plus mince, celui avec un écran incurvé ou pliable …
mais le téléphone avec le moins de sang possible sur les mains.

Fairphone 4

Un peu dur comme description mais elle n'est pourtant pas exagérée.

Car en plus des autres préoccupations de Fairphone que l'on croisera plus bas, ils sont attentifs aux conditions de travail dans les carrières qui servent à extraire les matériaux nécessaires à la fabrication des appareils. Voilà une approche qui m'a touché et convaincu d'au moins donner ma chance à cette marque.

En plus de cela un appareil Fairphone c'est un maximum de plastique recyclé et d'autres matières premières issus du commerce équitable. Bon c'est pas un ficus non plus soyons honnêtes, je veux dire par la qu'il pollue toujours, mais si l'appareil est une nécessité (ce qui est sans doute à creuser) c'est l'un des meilleurs (ou moins pire) choix.

Le Fairphone c'est aussi l'une des meilleures notes de réparabilité (le Fairphone 4 : 9.2 / 10), à prendre en compte dans nos prochains achats high tech 😉

Nokia

Après avoir poussé leurs dumb phone (téléphones idiots) en fait un bon vieux téléphone, aux max avec snake, voici que Nokia se penche sur des smartphones plus durables. Je ne saurai vous dire si ces préoccupations sont nouvelles ou pas de leur côté, mais voilà qu'il communique sur le G22, mettant en avant la réparabilité ainsi que les matériaux recyclés.

Il y a des modes qu'on embrasse de tout notre être, même si gardons du recul, nous restons sur de la consommation de bien et service loin d'être indispensable.

Côté OS (🇬🇧 operating system | 🇫🇷 système d'exploitation)

J'étais l'un des rares fans de l'OS de Microsoft, c'était vraiment une interface réfléchit et nouvelle.
La promotion du nouveau système était aux antipodes des concurrents et semblait répondre aux symptômes toujours préoccupants de notre aliénation face à ces joujoux 👇

C'était vraiment nouveau et pratique, la recette était simple. Pas d'icône d'appli, mais un résumé de l'appli directement dans des rectangles de couleurs, en un clin d'œil on pouvait voir le contenu de toutes nos applications, sans même avoir besoin de les ouvrir. Mais le pari a apparemment était perdu, la trop petite part de marché, beaucoup trop de concessions sur les interfaces faisant le grand écart entre son concept de base et ce que l'on pouvait voir sur android, dommage.

Windows de côté, IOS hors de question, je voulais éviter Android également. J'utilise désormais e Foundation, l'Android dégooglé (j'assume moyennement cette expression). Depuis sa version 1.0.0, le système est assez stable, il est orienté protection de la vie privé. VPN par défaut, position gps aléatoire plausible, spécifique ou position réelle au choix, débits des échanges réseaux dans la barre de statut…

Bref il y a de quoi limiter les informations envoyées.

Le launcher

Un aperçu de kiss

Sur le système de google nous pouvons changer le launcher, ce qu'on appelle sur linux, le gestionnaire de fenêtre ou de bureaux (ça me paraît plus clair). C'est juste un programme qui va gérer la présentation des icônes d'applications et comment on va naviguer pour les chercher, les trouver.

Pour mon utilisation j'ai opté pour kiss. Kiss c'est vraiment l'option minimaliste, les applications se présentent sous forme d'historique d'utilisation, thats it! Si bien que je ne me balade plus sur plusieurs bureaux et dossiers d'applications.

En bonus, e.Foundation lève les autorisations des applications non utilisées depuis un bail. Voilà qui contribuera un peu à la sécurité et à la batterie.

Ce petit logiciel me fait beaucoup moins utiliser mon téléphone, merci kiss 😗

Et puis pour un développeur quoi de plus normal d'adopté le Keep It Simple & Stupid.

Telecoop

N'oublions pas le forfait téléphonique, le sésame qui nous ouvre au web.

Étant fan des licoornes et de l'approche et la communication de Telecoop (opérateur téléphonique faisant partie du groupement de coopératives les licoornes) qui encourage à une utilisation modérée du téléphone et autres données mobiles, j'ai foncé souscrire à un forfait sobriété.

Je ne peux que vous encourager à vous pencher sur ces coopératives et concernant ce sujet sur Telecoop, dont voici mon lien de parrainage :

Aucun sponsor ici hein ! Juste la promotion sincère d'un consom'acteur.

Conclusion

Le téléphone intelligent est un outil, et comme tout outil je ne souhaite pas en abuser, je veux trouver le bon pour la bonne tâche. Alors autant trouver le temps d'avoir une réflexion sur mon utilisation et du recul sur ce qui m'ait proposé.

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